Un cas d’école
[…] En deuxième lieu, nous souhaitons rappeler quelques faits marquants, non exhaustifs, concernant un autre médicament censé prévenir la survenue d’un type de cancer chez les femmes ; un cas d’école.
Un ministre de la Santé annonce son remboursement alors même que la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) n’a pas encore rendu son avis sur le rapport bénéfice/risque. Une fois rendu, l’avis de cette autorité affirme que la preuve clinique de l’efficacité de ce médicament, dans la prévention du cancer en question, n’est pas apportée et que des incertitudes demeurent ; que ce cancer a commencé à diminuer avant l’arrivée de ce médicament. Une revue indépendante confirme que cette efficacité n’est pas démontrée, qu’elle est simplement hypothétique. Ce médicament obtient pourtant l’autorisation de mise sur le marché (AMM).
Lors de la publicité faite pour ce produit, une manipulation de l’information est relevée par l’Agence française de sécurité sanitaire ; puis notée dans le Journal officiel de la République française (JORF). Cette publicité est interdite. Mais la promotion de ce produit se poursuit par d’autres moyens : certaines célébrités médicales, sociétés savantes, etc. qui oublient de signaler, au public, leurs liens et conflits d’intérêts. Parmi ces personnalités figure un pédiatre qui a déjà été condamné par la chambre de discipline de la première instance de l’Ordre des médecins (nous ignorons s’il a interjeté appel de cette décision).
L’article sur le Point.