Vive le sommeil !

 

 

J’ai lu récemment un article sur le manque de sommeil et ses conséquences. Et il se trouve que c’est beaucoup plus dévastateur que je ne le pensais !

L’article est tiré du journal The Guardian et consiste en une interview de Matthew Walker, neuroscientifique et directeur du « Center for Human Sleep Science » à l’Université Berkeley.

Si vous dormez moins de sept heures par jour (on recommande huit heures de sommeil quotidien), vous souffrez de manque de sommeil, ce qui augmente votre risque de développer un cancer, une crise cardiaque, une maladie d’Alzheimer, ou encore de faire du diabète, de l’obésité, et diminue votre santé mentale. En fait, les recherches de Matthew Walker montrent que « il n’y a aucun aspect de notre vie qui ne soit pas impacté par le manque de sommeil ». Il apparaît, entre autres, qu’il existe des relations entre le manque de sommeil et le développement de certains sous-types de démence, qu’après une seule nuit passée à dormir seulement quatre ou cinq heures. Le lendemain, notre production quotidienne de lymphocytes T (éléments clefs de notre système immunitaire et chargés de détruire les cellules cancéreuses ainsi que les agents externes toxiques), chute de 70% ! D’autres effets du manque de sommeil sont le manque de créativité, puisque le sommeil profond (état dans lequel on rêve) est en lien direct avec cette capacité, et, le sommeil nous aidant à surmonter les chocs psychologiques (on est mieux disposé le lendemain envers ce qui s’est passé la veille, grâce au sommeil), le manque de sommeil nous rend psychologiquement vulnérable.

Malheureusement, d’après Matthew Walker, « Nous sommes au milieu d’une « épidémie catastrophique de manque de sommeil », dont les conséquences sont bien plus graves que ce que l’on peut imaginer. » Il a beaucoup réfléchi sur ce sujet, et ses observations l’ont amené à comprendre que le manque de sommeil est dû à notre environnement et à la philosophie de notre civilisation. En 1942, seulement 8 % de la population essayait de vivre avec six heures de sommeil par nuit ou moins, quand, en 2017, la moitié de la population agit de cette manière. Les causes sont la pollution lumineuse, qui dégrade dramatiquement la qualité du sommeil, le fait que nous ne souhaitions pas passer moins de temps au travail ou en famille et avec nos amis, qu’on a peur d’être pris pour des fainéants si l’on avoue que l’on est fatigué et qu’on a besoin d’aller se coucher, et que les gens sont de nos jours plus isolés, dépressifs, qu’ils boivent plus d’alcool et de caféine que dans le passé. Selon Walker, « Les hommes sont la seule espèce qui se prive délibérément de sommeil sans raison apparente ». Et comme personne, d’après ses recherches, ne peut survivre avec seulement cinq heures de sommeil par nuit sans générer de déficience personnelle (ou un adulte ne dormant que 6h45min par nuit ne pourra pas vivre au-delà de 60 ans sans intervention chirurgicale), logiquement, on observe que le manque de sommeil coûte au Royaume-Uni 30 millions £ par an, soit 2 % de son PIB.

Les conseils de Matthew Walker pour bien dormir :
– se coucher et se lever tous les jours à la même heure (mettre une alarme 30min avant de se coucher pour ne pas laisser passer l’heure !)
– dormir dans une pièce bien sombre
– ne pas avoir de smartphone ou d’ordi dans la chambre dans laquelle on se couche
– résister aux injonctions de la société de dormir moins (il a noté deux exemples plutôt significatifs : Ronald Reagan, comme Margaret Thatcher, se sont ouvertement vantés de n’avoir besoin que de peu de sommeil ; ils ont tous les deux développé une maladie d’Alzheimer).
Aller, faites de beaux rêves !

Aller plus loin…

Revenir d’un état végétatif à un état de conscience bientôt possible ?

 

Un patient en état végétatif depuis une quinzaine d’années a été ramené à un état de conscience minimal au moyen d’une stimulation cérébrale par une équipe de chercheurs français…

Le patient est passé d’un état végétatif à un « état de conscience minimal », sur la base d’examens d’imagerie cérébrale qui ont montré des améliorations dans les zones du cerveau impliquées dans le mouvement, la sensation et la conscience. « Il y a quelques années, une étude portant sur la stimulation cérébrale avait donné des résultats similaires, se souvient le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes et auteur de Neuroleadership * (éd. Odile Jacob), à paraître ce mercredi. Mais le mode de stimulation utilisé, alors sur le thalamus, était beaucoup plus invasif. Ici, la technique de stimulation du nerf vague est techniquement plus simple et montre sa capacité à créer un certain degré d’éveil chez le patient. »

Mais l’état végétatif, qu’est-ce au juste ? Coma, état végétatif, mort cérébrale : ces états peuvent sembler similaires mais sont bien différents les uns des autres. « Le coma profond est un trouble de la conscience, indique le Pr Damier. Dans ce cas, le patient ne va pas réagir aux sollicitations verbales ou douloureuses. Selon la cause, il va y avoir une certaine préservation des centres vitaux du patient qui, s’il ne répond pas aux sollicitations, conserve ses fonctions vitales (son cœur bat et il respire spontanément) : il est alors en état végétatif, expose le neurologue. L’état de conscience minimal est le stade au-dessus : le patient réagit à certains stimuli, il peut suivre un objet du regard, ou être ému par une chanson ou une voix familière. »


Article complet : 20min

Des berceuses aux chants militaires – Les grands pouvoirs de la musique

QUOI

Une petite musique pour bien dormir ? Un petit chant entraînant pour se donner du cœur au ventre ? Psalmodier un texte pour mieux le retenir ? Ca marche !

 

La musique influe sur un certain nombre de facteurs cérébraux et, de ce fait, joue un rôle important dans l’apprentissage, les relations humaines, la perception du monde et la mémorisation.

POURQUOI

La lumière a de tout temps été associée à la vérité (d’où des expressions comme “faire la lumière sur”, ou “le siècle des Lumières” qui désigne la première tentative humaine d’envergure de connaissance rationnelle du monde).

 

Et, pour les mêmes raisons, le sens de la vue est associé au savoir : on comprend instantanément d’où provient l’image que l’on a devant soi, et si un obstacle nous empêche de voir quelque chose, on visualise au moins l’obstacle : on sait que quelque chose peut se cacher derrière.

A l’inverse, l’ouïe a un caractère un peu magique : le son se développe dans l’espace, indépendamment des barrières physiques qu’il peut rencontrer. S’il est facile de masquer une image, il est plus difficile d’étouffer un son. Et, dans l’autre sens, il est souvent difficile de déterminer l’origine d’un son que l’on perçoit. Et encore, si l’on peut fermer les yeux, on ne peut fermer ses oreilles. De ce fait, le sens de l’ouïe efface la barrière entre l’individu et le monde qui l’entoure. Les sons l’atteignent directement et modifient sa personne, sa structure psychologique profonde. Ils nous mettent en rapport avec l’Inconnu. De ce fait, la musique joue un rôle très important sur le fonctionnement du cerveau et dans le développement humain.

COMMENT

La mémorisation musicale utilise des zones du cerveau différentes de la mémorisation linguistique. Elle utilise principalement deux types de mémoires distincts : la mémoire sémantique, qui permet d’identifier un air ou de le siffler, et la mémoire épisodique, qui permet de le remettre dans le contexte dans lequel on l’a déjà entendu, de faire revenir les événements et les émotions qu’on associe à cet air musical ou à ce son.1

On sait de plus que l’ouïe se développe très précocement, déjà dans le ventre de la mère : le bébé entend alors fonctionner le système physiologique de son hôte. On voit donc que le système auditif est plus primitif que le système visuel et que, comme dit plus haut, il est associé à une phase de développement où le sujet n’est pas encore « individué ». Et comme la mémoire du son est toujours contextualisée, écouter des sons passés nous « remet dans le contexte de l’époque » et nous fait revivre les émotions du passé. Dit autrement : on peut « fixer » des émotions sur une musique ! 1

ON PEUT EN FAIRE QUOI

Quoi ? Beaucoup de chose, bien sûr, avec un outil pareil !

On peut par exemple l’utiliser pour mieux mémoriser un texte en le mettant en chanson (« Et c’est tellement, plus mignon, de se faire traiter de con, en chanson ! »).

 

La mémoire sémantique nous fait connaître l’air, donc la note qui va venir, et la mémoire épisodique va nous rappeler le mot qui doit venir avec la prochaine note. C’est d’ailleurs pour ça qu’il existe autant de musiques populaires : la musique est un vecteur culturel d’une incroyable qualité.

Mais on peut aussi aider son bébé à s’endormir en lui chantant une berceuse : très vite, il l’associera à la présence de sa mère : son odeur, son contact, sa voix, la tétée… Et le simple chant le replongera à l’avenir dans cette ambiance confortable. Elle a d’ailleurs le pouvoir de calmer aussi le parent qui la chante en le renvoyant dans sa propre enfance ! C’est d’ailleurs sûrement pour cela que certaines berceuses ont traversé les âges, de génération en génération… Et elle est si puissante qu’un programme de musicothérapie, axé sur les berceuses, a été développé au Canada pour sécuriser les enfants présentant un trouble de l’attachement. 1

Les applications sociales sont ensuite infinies : à lire dans notre prochain article !

 

Pour aller plus loin / Lien(s) utile(s)



Notes

1■ Article musique et cerveau, mai 2017

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Electrosensibilité, antennes et smartphones

 

 

Sujet controversé : d’un côté certains se plaignent de ressentir des effets néfastes sur leur corps, de l’autre les labos disent que les ondes n’y sont pour rien. Je suis tombé coup sur coup sur deux articles qui montrent une petite évolution, ça méritait bien d’être partagé.

Une double-page du magazine « Science & Vie » de juillet 2017 mentionne une chercheuse de l’Université de Picardie qui annonce : « Nos travaux menés sur des rats montrent qu’ils perçoivent bien les ondes émises par les antennes relais. Cela pourrait induire des troubles psychosomatiques ». J’aime bien à la fin de l’article la phrase « Cette étude est très intéressante, commente un grand expert dans ce domaine, qui souhaite rester anonyme. ». On voit là la liberté de parole censée ne pas être un problème ! D’autres études sont planifiées, notamment à Amiens.

Peu avant, j’avais lu l’article de « 01net » du 21 juin 2017 sur certains smartphones : « Ces mobiles, ainsi qu’une quarantaine d’autres, commercialisés entre 2012 et 2016, peuvent rayonner de manière importante lorsqu’ils sont placés sur le thorax. Au point qu’ils pourraient être interdits à la vente s’ils étaient mis sur Ie marche aujourd’hui. ». En effet l’Agence Nationale des Fréquences a changé la norme : depuis avril 2016, les mesures doivent être effectuées à 5 millimètres au maximum du corps (ce qui peut modifier de 50% la valeur de la mesure !).

Aller plus loin

 

L’oubli indispensable au bon fonctionnement du cerveau

De Marie-Céline Jacquier, à voir sur Futura Sciences

L’oubli est un élément essentiel à l’intelligence humaine car il permet de se concentrer sur ce qui est important. Une mémoire efficace ne se conçoit pas comme une accumulation de données : la conservation d’informations trop précises peut en effet s’avérer contre-productive.

C’est ce que rappellent deux chercheurs de l’université de Toronto dans un nouvel article paru dans Neuron, où ils dressent un parallèle entre la mémoire humaine et la mémoire artificielle. […] D’après les auteurs, l’objectif de la mémoire n’est pas de transmettre l’information la plus fidèle, mais plutôt d’optimiser la prise de décision en ne conservant que celles de valeur. […] L’oubli permet de s’adapter à de nouvelles situations en laissant de côté des informations datées et trompeuses qui ne sont pas forcément utiles dans un environnement qui a changé.

 

 

Votre environnement vous rend stupide


 

QUOI

Bonjour, bonjour ! J’ai plein de produits différents à vous proposer aujourd’hui : des produits cosmétiques, de la peinture, des boîtes de conserve, des meubles, des jouets en plastique… Et le point commun entre tous ces objets, c’est…? Qu’ils contiennent des perturbateurs endocriniens1.

POURQUOI

Les perturbateurs endocriniens, présents massivement dans notre environnement immédiat, ont non seulement un effet sur notre santé physique, mais aussi sur notre santé mentale. Et sur la société.

On a tous déjà entendu ce terme, on sait tous que ces produits sont nocifs pour l’homme, que l’homme les synthétise en grande quantité et qu’ils sont en conséquence présents en grande quantité dans notre environnement. Mais on entend moins souvent parler des conséquences sanitaires désastreuses, à l’échelle sociétale, de cet état de fait. Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’être génial pour comprendre que des produits toxiques présents en grande concentration dans l’environnement de tout un chacun aient une influence sur la santé globale de la population, on a quand même tendance à se dire que la maladie est un cas particulier, à l’échelle de l’individu, que c’est un accident. Ceci pour la simple raison qu’il en a toujours été ainsi dans la nature ! On a du mal à réaliser que la maladie puisse devenir la norme. Et pourtant, dans un tel contexte : comment pourrait-il en être autrement ?

J’ai récemment lu un article2 dont l’approche m’a intéressé : déjà parce qu’il traitait des conséquences globales, sociétales, des perturbateurs endocriniens, plus que de leurs effets sur l’organisme humain individuel, mais aussi parce qu’il en chiffrait le coût… financier (!) pour la société. C’est le double effet kiss cool des perturbateurs endocriniens. Ainsi, la boucle est bouclée : à un certain moment, l’écologie rejoint la finance. Une solution industrielle détruisant l’homme (et la nature) finit forcément par nuire à la chose même qu’elle défend (le profit financier). Quelle peut être cette solution dont le résultat est contre-productif même vis-à-vis du seul objectif qu’elle est censée atteindre, au détriment de toutes les autres composantes du problème, sinon une mauvaise?

COMMENT

Rentrons dans le coeur du sujet : en mars 2015, une équipe de chercheurs menée par Leonardo Trasande, de la New York University School of Medicine montre que le coût annuel des conséquences des perturbateurs endocriniens s’élève, à l’échelle de l’Union Européenne, à 157 milliards d’euros (soit 1,28% du PIB). Leurs résultats sont publiés sur le site du “Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism”. Ces coûts sont imputés aux moyens affectés pour prendre en charge la population affectée par ces produits, dont les conséquences sont, en vrac : des cas de retard intellectuel infantile, d’autisme, de troubles de déficit de l’attention (TDAH) pour les conséquences intellectuelles, et de diabète, d’obésité et… d’aide à la procréation pour les hommes infertiles (certains perturbateurs endocriniens ont des effets reprotoxiques) pour les conséquences physiques3.

QU’EST-CE QU’ON PEUT EN FAIRE

Le résultat de tout ça, c’est qu’il vous est donc recommandé de faire attention à ce que vous achetez, depuis les produits dont vous vous tartinez le corps (gels douches, cosmétiques…) jusqu’à vos aliments et leur conditionnement. Donc, lisez les compositions des produits que vous achetez et utilisez, cela pour le bien de votre corps, de votre esprit… et de la société!

Pour aller plus loin / Lien(s) utile(s)

Téléchargez gratuitement et instantanément un dossier complet ici.

♦ Livre “Perturbateurs endocriniens: Une bombe à retardement pour nos enfants“, Isabelle Doumenc, Ed. Larousse, 2017.

♦ Livre “Perturbateurs endocriniens : ils sont partout ! Comment les éviter pour préserver sa santé“, Valérie Foussier, Ed. Josette Lyon, 2017.

Notes

 1■ Site cancer-environnement.fr

2■ Le journal de l’environnement

3■ Le journal de l’environnement

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Dépression : et si c’était la thyroïde ?

 

Article paru dans « Alternative Santé »

 

 

« La dépression n’est pas une maladie », explique le Dr Brogan, psychiatre et praticienne en médecine holistique intégrative à New York. « C’est le signe d’un déséquilibre dans l’organisme, qui doit simplement être rétabli. » La vraie cause physiologique sous-jacente de la dépression, du malaise, de l’anxiété, de la baisse de libido et de la fatigue d’une femme est loin de se situer uniquement dans le cerveau. Bien souvent, la cause exacte est non diagnostiquée et non traitée : seul le symptôme est masqué, souvent à grands coups d’antidépresseurs.

Le neurologue Joseph Coyle par exemple, de la Harvard Medical School, déclarait en 2014 : « Le déséquilibre chimique est une sorte de pensée du siècle dernier. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Ce n’est pas parce ces symptômes ont été causés par un problème d’ordre chimique, que le médicament est capable de le corriger. » L’auteur ajoute, sarcastique : « L’aspirine atténue les maux de tête, mais les maux de tête ne sont pas causés par une déficience en aspirine. »