Les prions détruisant le cerveau aussi transmis par les Yeux !

Nouvelle étude un peu affolante sur le prion ! Nous pouvons tomber malades de prions de plusieurs façons. Parfois, les gens sont nés avec des mutations transmises dans leur famille, ce qui augmente le risque de développer une maladie de prion (CJD). Le plus généralement, les prions se montrent spontanément, avec une protéine normalement inoffensive mais changeant de forme. Mais on vient de voir qu’ils sont capables de diffusion de personne à personne, ou même de l’animal à la personne.

Cela peut prendre des années, même des décennies, pour que les symptômes d’une maladie de prion apparaisse, mais une fois qu’ils se montrent, c’est d’habitude seulement une question de mois avant la mort.

Etude scientifique ici (anglais).

 

Un sociologue devient généticien et change d’avis

 

 

 

Conley décrit ses premiers travaux académiques comme de la « sociologie de gauche ». Sa thèse de doctorat portait sur l’écart de richesse en noir et blanc et il a consacré ses débuts de carrière à l’étude de la transmission de la santé et de la richesse entre parents et enfants.

A l’Université de New-York, Conley n’arrêtait pas d’entrer en désaccord avec les généticiens, arguant que leurs méthodes étaient dangereusement naïves. Il lui semblait peu plausible que juste par l’étude de jumeaux – l’étalon-or de la recherche en génétique – était suffisante pour nous apprendre la différence entre l’inné et l’acquis.

Mais avec le temps, il a décidé qu’il ne suffisait pas de débattre.  Conley est un universitaire, et même au sein de ce groupe torturé, il paraît un peu masochiste. À l’époque, il était professeur titulaire, le genre de poste que la plupart des gens considèrent comme la fin d’une carrière universitaire, et pourtant il décida d’y retourner et d’obtenir un autre doctorat, cette fois en génétique. Il s’est lancé dans ce cursus persuadé que notre environnement social est largement la cause de nos performances et que la biologie est habituellement la variable dépendante.

À la fin de cette période, selon lui, la flèche causale dans son esprit avait fait un 180° :
« J’ai essayé de montrer que les modèles génétiques surestimaient l’impact de la génétique à cause de leurs hypothèses folles. » Il soupire. « Mais au final j’ai fini par montrer qu’ils avaient raison. »

L’article détaillé en entier sur le New York Times.

 

Mémoire – peut-on choisir quoi oublier ?

On a tous des souvenirs qu’on préférerait oublier – et c’est possible, si vous faites suffisamment d’efforts.

Il est facile de penser aux souvenirs comme quelque chose que vous pouvez activement renforcer, tandis que l’oubli est un processus passif. Mais nous avons commencé à découvrir que cela peut être intentionnel aussi.

Peut-être la façon la plus facile d’oublier quelque chose est simplement d’essayer de supprimer une mémoire. Jeremy Manning à l’Université Dartmouth (New Hampshire), a constaté qu’il suffit parfois de dire aux gens de “pousser des pensées hors de leur tête”… et c’est assez pour leur faire oublier des listes de mots particulières. “Nous ne savons pas comment, mais les gens y arrivent.”

La mémoire est plus élaborée que ce que nous avons précédemment pensé.
Ceci semble paradoxal parce que nous savons aussi que le fait de répéter des souvenirs aide à les renforcer…

Article complet en anglais sur newscientist.

 

Le cannabis médicinal dispo le mois prochain !

Les docteurs au Royaume-Uni pourront prescrire des produits de cannabis aux patients dès le 1er novembre, a annoncé le Ministre de l’Intérieur Sajid Javid.

Javid avait décidé d’étendre les règles des circonstances dans lesquelles les produits de cannabis peuvent être donnés aux patients. Les nouveaux règlements s’appliquent à l’Angleterre, le Pays de galles et l’Écosse et suivent plusieurs cas très en vue, y compris celui de Alfie Dingley et Billy Caldwell, des enfants épileptiques qui ont semblé être aidés par l’huile de cannabis.

Article entier sur NewScientist.

Cerveau et intestin – découverte d’une connexion quasi-instantanée

 

La récente découverte d’un circuit d’information ultra-rapide entre l’intestin et le cerveau oblige à repenser le traitement de nombreux problèmes de santé.

Jusqu’ici, les chercheurs imaginaient que cela se faisait uniquement par voie hormonale. Un circuit d’information assez lent où il pouvait parfois se passer plusieurs minutes avant qu’une information ne remonte au cerveau depuis l’intestin.

Article à lire sur PourquoiDocteur.

Faites des médicaments à base de cannabis légaux, disent les conseillers médicaux du Royaume-Uni

 

Les docteurs au Royaume-Uni devraient pouvoir prescrire la médecine dérivée de cannabis, ont recommandé les conseillers médicaux en chef du gouvernement, frayant la voie pour un assouplissement des lois donnant l’accès à la substance.

Le cannabis est classé comme un médicament classe 1, signifiant qu’il est pensé pour n’avoir aucune valeur thérapeutique et ne peut pas être légalement possédé ou prescrit. Il peut être utilisé dans les buts de recherche mais une licence du Ministère de l’Intérieur est nécessaire.

“À présent, les produits dérivés de cannabis peuvent varier grandement dans leur composition, leur efficacité et le niveau d’impureté. Il est important que les cliniciens, les patients et leurs familles soient confiants que toute médication prescrite est sûre et efficace.”

L’ACMD a chargé le Ministère de la Santé de rédiger une définition claire des produits potentiels utilisables en médecine, ainsi que de procéder rapidement à des tests de ces produits dérivés à grande échelle en milieu hospitalier.

Lire l’article complet sur TheGuardian

Petite encyclopédie du cannabis :

 

La science du coup de foudre

 

 

En 2017, des scientifiques ont réussi à observer et à générer le mécanisme amoureux chez des campagnols des prairies1. Avant de poursuivre, il faut savoir que cette espèce (Microtus ochrogaster) est curieusement un excellent choix pour modéliser le comportement amoureux humain. En effet, les campagnols nous ressemblent énormément sur le plan affectif : monogames mais ayant des interactions sexuelles hors couple, ils se montrent en effet agressifs en présence d’autres individus du même sexe et déprimés lors de la perte de leur partenaire. De plus, chez eux comme chez nous, le cortex préfrontal peut modifier le comportement des couches profondes du cerveau.

C’est ce qui se passe chez le campagnol… et donc probablement chez l’humain. Les neuroscientifiques de l’Université Emory (Atlanta) ont pu observer que le sentiment amoureux coïncide, dans le cerveau, avec la prise de contrôle du noyau accumbens par le cortex préfrontal. Autrement dit, par la mainmise du centre de la réflexion et de la décision sur le centre du plaisir. Ce serait donc l’intellect qui serait à l’origine du sentiment amoureux ! Et ce serait lui qui nous ferait percevoir comme une récompense la présence de notre partenaire à nos côtés.

Cette même équipe a pu le vérifier : après avoir introduit des gènes photosensibles dans certains neurones d’une femelle, ils l’ont mise dans une cage en présence d’un mâle inconnu (et en empêchant tout contact physique entre eux), puis ils ont activé les neurones du cortex préfrontal avec la fréquence déterminée lors de phases d’observation préalables à l’expérience. Ils ont ensuite placé la femelle dans un environnement contenant différents mâles : dans 10 cas sur 12 testés, la femelle a alors préféré le mâle choisi par les scientifiques.

Même si ces comportements ne sont pas directement transposables à l’homme (dont le cerveau est plus complexe), ils nous éclairent sur la manière dont nous fonctionnons. Et, potentiellement, cette connaissance peut nous aider à traiter des troubles comme l’autisme, qui correspond à une difficulté à créer des liens sociaux.

Aller plus loin

Notes
1■ Science et vie, août 2017, “Les secrets de l’amour enfin révélés”

 

L’intoxic@tion numérique de vos enfants

Valérie Chenard

Le blog de Liliane Held-Khawam

L’addiction des enfants aux écrans vient d’être dévoilée dans l’opinion publique timidement par les médias. Le succès (+ de 265 000 vues) d’une vidéo amateur du Dr Ducanda et du Dr Terrasse en PMI (protection Maternelle Infantile) dévoile « l’ épidémie silencieuse » de troubles importants et de nouvelles maladies sont diagnostiquées chez les jeunes enfants surexposés aux écrans : « retards de développement intellectuels et moteurs, troubles de l’attention, agitation, agressivité, syndromes d’allure autistique pouvant parfois être confondus avec d’authentiques cas d’autisme» ou  de troubles bipolaires. L’émission d’Elise Lucet (« Envoyé spécial » le 18 janvier 2018 France 2) s’en est fait le relai complété par une enquête menée aux USA.

Lire l’article ici.

 

On EST ce qu’on MANGE !


Si vous souhaitez que notre robot lise cet article pour vous, cliquez sur le triangle play :

QUOI

De nos jours, la science vérifie de plus en plus ce vieil adage. En effet, on commence à se rendre compte de l’influence énorme qu’a notre alimentation sur notre santé physique et mentale, sur nos émotions et notre mode de pensée.

 

POURQUOI

Pourquoi ? Et bien déjà, parce que la nourriture que nous ingurgitons passe au contact de notre système digestif, qui est une sorte de… deuxième cerveau. Ça fait bizarre, dit comme ça, mais c’est pourtant bien de ça dont il s’agit : non seulement il contient des neurones, mais il en contient rien de moins que 100 milliards1 ! Connectés entre eux et aussi avec le cerveau, celui qui se trouve dans la tête, via le nerf vague. Nerf dont 80-90% des fibres sont à sens unique, du ventre (notamment l’intestin grêle, autour duquel il est enroulé, et qui a lui seul comptabilise plus de 100 millions de neurones) vers le cerveau2. En clair, c’est notre système digestif qui dit à notre cerveau comment se comporter, et non l’inverse !

On réalise donc bien que ce qu’on mange influe sur notre système digestif, et donc sur notre cerveau : nos émotions, nos réflexions, etc.

De plus, notre alimentation a également un effet direct sur notre flore intestinale, ces 100 000 milliards de petites bactéries2 qui se développent dans notre système digestif. Or cette flore intestinale, qui a un effet très important sur notre corps, dépend bien entendu de notre alimentation. De sa composition peuvent découler risques cardiovasculaires4, anxiété et dépression2, autisme4, obésité4, maladies neurologiques (comme la maladie de Parkinson5), diabète4, cancer4, ainsi que des dérèglements de nos systèmes hormonal et immunitaire2.

COMMENT

En effet, de nombreuses expériences ont mis en lumière ces mécanismes. Parmi elles, on peut citer les suivantes :

  1. Une équipe de chercheurs menés par Mark Kahn, de l’université de Pennsylvanie, a montré que le risque de développer des cavernomes (malformations vasculaires débouchant sur des risques d’hémorragies cérébrales) dépendait de la flore intestinale d’un individu. Pour arriver à ce résultat, ils ont identifié certaines bactéries de la flore intestinale de souris libérant une toxine susceptible de passer dans l’organisme et de générer des cavernomes. En empêchant la fixation de cette toxine dans le corps des souris, ils ont réussi à réduire de 90% la formation de cavernomes dans la population de souris étudiée, prouvant par là le lien direct entre flore intestinale et apparition de cavernomes.3
  2. Des chercheurs ont montré le lien entre flore intestinale et maladie de Parkinson en transplantant la flore intestinale de souris malades dans des souris saines, ce qui a fait apparaître chez ces dernières des symptômes de la maladie. En revanche, en isolant des souris malades dans un milieu stérile ou en les traitant aux antibiotiques (et en éliminant ainsi leur flore intestinale), les chercheurs ont réussi à réduire chez elles l’intensité des symptômes de la maladie.5
  3. Une équipe de chercheurs menée par Floris Fransen a identifié que la flore intestinale des individus jeunes différait de celle des individus vieux. Et en transférant le microbiote intestinal d’individus vieux dans des individus jeunes, et vice versa, ils ont réussi dans un cas à générer des troubles chez le cobaye, et à limiter les symptômes dans l’autre.4
  4. Le Professeur P. Holzer, neuro-gastro-entérologue du CHU de Graz, a pu observer, lors d’études épidémiologiques de grande ampleur menées sur des volontaires, que la nourriture a un effet sur l’humeur des gens, selon qu’ils mangent sainement ou non.3

ON PEUT EN FAIRE QUOI

Ces découvertes sont une vraie révolution : elles permettent effectivement d’envisager à terme de traiter bon nombre de maladies complexes simplement en modifiant la flore intestinale du malade, à l’aide par exemple de probiotiques.

Mais bon, comme mieux vaut prévenir que guérir, faites attention à ce que vous mangez !

Pour aller plus loin / Lien(s) utile(s)

Notes

1■ Documentaire “Les super-pouvoirs de l’intestin” de Juliette Démas, diffusé sur France 5

2■ Article “Intestin grêle – le cerveau de notre cerveau

3■ Article “Quand l’intestin agit sur le cerveau”, magazine La Recherche Juillet-Août 2017

4■ Article “Un lien a été trouvé entre l’état de la flore intestinale et plusieurs maladies liées à l’âge”, Medical Xpress, 2 novembre 2017

5■ Article “La maladie de Parkinson commence bien dans les intestins”, magazine Science & Vie de février 2017

Retour en haut de l’article

Des berceuses aux chants militaires (Part 2)


Si vous souhaitez que notre robot lise cet article pour vous, cliquez sur le triangle play :

Salut les Neurohackers ! Nous avons vu précédemment une belle intro sur les pouvoirs de la musique. Voici la suite des applications !

Les applications sociales sont infinies : on retrouve bien sûr la musique dans les religions, où des textes doivent être retenus précisément, et où les rites font appels au « magique ». On sait d’ailleurs désormais que ce phénomène était déjà présent chez les hommes de Cro-Magnon ! Ils préféraient les cavernes ayant les meilleures propriétés acoustiques et on en a retrouvé dans la grotte du Portel (Ariège), un témoignage saisissant : deux points rouges ont été dessinés sur le plafond, et en se positionnant entre les deux, si l’on parle, l’écho de la grotte renvoie la voix de l’homme « transformée », « caverneuse », « comme si l’on communiquait avec l’esprit de la grotte » d’après la suggestion de Michel Dauvois.1 Les sons et en particulier la parole ont donc toujours été associés au divin.

 

On comprend encore l’intérêt de la fanfare militaire : elle génère une bulle de protection sonore, empêchant les sons de l’ennemi d’atteindre la troupe, et lui donnant donc confiance en elle ! De plus, quand on chante avec les autres, il y a une forme de « dissolution du sujet » dans la masse : il est acteur de son paysage sonore, mais ne distingue pas sa voix de celle des autres, s’il chante en rythme et juste. Et si c’est le cas, l’impression de puissance est d’ailleurs décuplée (phénomène physique de résonnance). On comprend donc qu’on peut générer un esprit de corps solide par ce moyen.

La notion de « paysage sonore » évoquée ci-dessus a été créée par Pierre Schaeffer (pionnier de la musique électronique). Elle permet de jeter un pont entre son et musique, par le biais de « l’ambiance sonore ». Si on a vu que la psychologie de l’homme est modelée par le son, on comprend que son environnement sonore le définit partiellement… C’est pourquoi la discipline de « l’archéologie sonore » se développe actuellement, essayant de comprendre, puis de reproduire les ambiances sonores du passé, et tentant ainsi d’obtenir des renseignements sur les hommes qui nous ont précédés. Mais on perçoit ici aussi le mal-être de notre société avec toute la problématique de la pollution sonore…1

Quand on voit tout ce que le son engendre en l’homme, on peut finalement se poser la question : le son est-il essentiel ? Eh bien, en fait, on constate que c’est quand même assez important pour se construire : on a vu dans la première partie de l’article (lien html) que le son relie l’individu au monde qui l’entoure, efface la barrière qui le sépare de celui-ci. Or sans surprise, on sait de nos jours, conséquence directe de cet état de fait, que la surdité a des conséquences sur le développement des capacités psychomotrices des enfants.2 Dans le même ordre d’idée, on notera encore l’usage de « l’oreille interne » dans la représentation de la posture verticale chez l’individu.

Et finalement, intéressant aussi : les laboratoires d’Orfield, à Minneapolis, ont créé, principalement pour la NASA, une « chambre sourde ». Ce lieu, dit « anéchoïque » (sans écho), absorbe 99,9% des sons. Et on s’aperçoit que rester plus de 45 minutes dans une telle chambre rend fou, car elle rompt l’équilibre entre les bruits corporels et les bruits extérieurs : l’homme n’est pas fait pour n’entendre que les battements de son propre cœur !3 il n’est pas seul dans l’univers, et entretient un lien intime avec le monde extérieur, un lien sonore.

C’est sur ces mots que s’achève cette deuxième partie d’article. Mais comme on dit toujours : jamais deux sans trois ! La suite et la fin au prochaine épisode.

Pour aller plus loin / Lien(s) utile(s)

♦ Livre “Musique, langage, émotion : Approche neuro-cognitive“, Régine Kolinsky, José Morais. Ed Broché, 17 mai 2010.

Notes

1■ Article “A la recherche des sons perdus” de 01net, 02/08/2017

2■ Site du Service de Soutien à l’Education Familiale et à la Scolarisation des Pupilles de l’Enseignement Public du Vaucluse

3■ Article sur les chambres sourdes

 
Retour en haut de l’article