Au Canada on y trouve du sirop d’érable dont je suis un incorrigible glouton, mais aussi une association pour la recherche en neuro-éducation. Ils ont pondu un rapport bien costaud sur leur 5è congrès1 fin 2016, je vous livre un résumé ultra-condensé (sous forme de liste d’idées abordées ; les phrases sont citées presque telles-quelles afin de conserver la tonalité et le jargon chiant, pour que vous puissiez voir à quoi ressemble du texte académique !) des 9 conférences.
Ils ont souligné le rôle central du contrôle inhibiteur2 dans l’acquisition des connaissances à travers la correction d’erreurs cognitives systématiques.
Afin qu’un concept scientifique soit réellement appris, un changement conceptuel doit se produire dans la structure cognitive de l’apprenant. Notons qu’il n’existe pas de consensus sur les éléments constituant le mécanisme de changement conceptuel.
Les recherches en neurosciences suggèrent qu’au moins trois prérequis sont essentiels à l’apprentissage de l’arithmétique : le développement du sens des nombres, l’établissement de relations entre ce sens des nombres et les nombres symboliques, ainsi que le développement de l’inhibition (en préscolaire : aucun n’inclut simultanément les trois prérequis).
Notion de plasticité cérébrale (étude par EEG3) : connaître la façon dont le cerveau apprend favoriserait la volonté de s’améliorer de l’enseignant, ainsi que l’efficacité du traitement de l’erreur.
La nature de la transformation des conceptions pendant le changement conceptuel demeure notamment l’un des points litigieux. Pour certains, les conceptions sont complètement rejetées alors que d’autres considèrent qu’elles sont transformées ou qu’elles coexistent avec les concepts scientifiques dans le cerveau des apprenants. Des études récentes utilisant l’imagerie cérébrale semblent appuyer cette dernière hypothèse.
La première partie des tests est composée d’énoncés intuitifs alors que l’autre moitié est formée d’énoncés contre-intuitifs où la nécessité de surmonter une conception alternative afin de répondre correctement.
Un neuro-mythe fréquent consiste à penser que d’adapter son enseignement en fonction de styles d’apprentissage comme les styles visuel ou auditif favorise l’apprentissage. Des études effectuées dans différents pays en rapportent une prévalence considérable : plus de 90% des enseignants adhèreraient à certains d’entre eux.
La robotique éducative (RE) est un nouveau champ de recherche qui vise l’introduction d’une gamme technologique d’intelligences artificielles incarnées (robots) au sein de l’école. La RE possède un potentiel éducatif de plus en plus reconnu au sein de la littérature scientifique : développent d’aptitudes sociales, de réflexion et de résolution de problèmes. Toutefois, lorsque les enseignants ne sont pas suffisamment formés, spécialement en programmation avec laquelle ils éprouvent des difficultés marquées, l’utilisation de la robotique n’apporte aucun bénéfice à l’élève.
Les jeux vidéo (JV) sont plus présents que jamais. Ils permettent de générer efficacement des apprentissages, notamment pour des contenus complexes comme les sciences.
De plus, les JV constitueraient des ressources éducatives motivantes pour les élèves. Le manque de certitude quant au potentiel intéressant des JV serait dû à de multiples raisons, comme le rapprochement hâtif entre les jeux de divertissement et éducatifs, l’effet de nouveauté lié à l’introduction du JV dans la classe.
Pour aller plus loin / Lien(s) utile(s)
♦ Livre « How We Learn » de B Carey (Anglais seulement)
Notes
1■ Neuroéducation journal, septembre 2016, vol4 no1
2■ contrôle inhibiteur : nous permet d’inhiber les distractions pour rester concentré, de contrôler nos impulsions, nos émotions, ou les gestes inappropriés.
3■ Electroencéphalogramme : méthode d’exploration cérébrale qui mesure l’activité électrique du cerveau par des électrodes placées sur le cuir chevelu.
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